Les petites bêtes sans queue ni tête


Illustrations Matthieu Rotteleur et Anne-Lise Combeaud

éditions Gulf Stream

Prix 2016 du livre scientifique
 décerné par les jeunes lecteurs des médiathèques de Paris Saclay

petites betes



La biodiversité invisible


Les animaux les plus étonnants ne sont pas tous cachés dans les arbres au cœur de l’Amazonie ou dans l’obscurité des abysses océaniques ! Ils vivent aussi sous nos yeux, mais sont si petits ou si discrets qu’on ne fait pas attention à eux. D’autres sont si extravagants qu’on les prend pour tout autre chose que des animaux ! Certains d’entre eux n’ont vraiment ni queue ni tête, juste un arrière et un avant, et beaucoup d’autres n’ont même pas de forme bien déterminée.

On les nommait autrefois « invertébrés ». En réalité, s’ils ne possèdent ni colonne vertébrale, ni crâne, cela ne suffit pas à les décrire. Par leurs formes, leurs couleurs, leurs organes ou leur reproduction, ils sont bien plus différents entre eux que la souris ne diffère de la baleine. Les zoologistes les réunissent dans une trentaine d’embranchements distincts, des groupes basés sur les organes qu’ils contiennent plus que sur leur forme générale.

Malgré leur taille réduite, ils sont parfois étonnamment complexes. Dépourvus de tête, la plupart d’entre eux ont tout de même une bouche entourée de toutes sortes de palpes, de tentacules, de chélicères ou de mandibules. Selon les groupes, ils possèdent un système nerveux, un ou plusieurs yeux, un cœur ou un rein. Certains d’entre eux existent depuis des centaines de millions d’années, sans grands changements. Pour comprendre leurs relations de parenté, il faut plonger dans leur très lointain passé afin de reconstituer leur histoire.

Pycnogonide, copépode, tardigrade, ficuline ou flabelline… leurs noms nous font rêver. Et pourtant, comme les autres espèces, ils sont menacés par la destruction de leurs milieux, la pollution ou le réchauffement climatique. Même minuscules, même méconnus, beaucoup d’entre eux jouent des rôles essentiels sous le sol ou dans les océans. Il ne faut surtout pas négliger les représentants de cette biodiversité invisible, plus étranges encore que l’ornithorynque et plus merveilleux que l’éléphant !


Dans la collection Dame Nature